Fermez les yeux
et imaginez…

Vous êtes dans une librairie.

Vous flanez au milieu des rayons de bouquins en tout genre.

Soudain,
vous vous arrêtez,
car vous êtes interpellé
par un livre particulier.

Sa couverture est sombre.
Seul un point d’interrogation de couleur jaune est placé au centre.

Maintenant imaginez,
vous prenez ce livre dans les mains
et le retournez pour en lire le résumé.

Seulement, ce n’est pas un résumé,
mais une indication :

“Ce Livre vient de nulle part
et n’appartient à personne.
Prenez-le librement,
sans même en parler au libraire,
et lisez-le.”

Ces quelques mots sont signés “L’Auteur”,
tout simplement.

Ce qui est étrange, en effet,
c’est que le bouquin n’a aucun prix affiché, ni aucun code-barre.

Visiblement,
il n’est pas vendu par la librairie.

Et surtout, il est anonyme.

Alors, intrigué,
vous l’ouvrez à la première page.

Il y est écrit :

“Il l’ouvre à la première page,
s’étonne des premiers mots,
puis tourne la page
pour en lire la suite.”

Naturellement,
vous tournez la page
pour lire la suite.

Là, ça devient bizarre.

L’histoire qui est racontée
est celle d’un individu
qui entre dans une librairie
et tombe sur un livre sans nom,
un unique point d’interrogation sur la couverture,
dont le résumé n’est pas un résumé
et dont l’auteur se fait appeler
“l’Auteur”.

L’ouvrage n’a pas de code-barre,
donc aucun prix.

Bref, c’est votre histoire,
que vous vivez en ce moment-même
dans cette librairie.

Une mise en abyme intéressante,
ou étrange…

Étant donné que l’ouvrage raconte déjà le départ de cette situation,
va-t-il aussi raconter la suite des événements ?

Le lecteur va-t-il les vivre ?

Celui-ci va bientôt le savoir,
car il n’interrompt pas sa lecture.

Debout au milieu de la librairie, il dévore les lignes les unes après les autres jusqu’au point culminant du récit du personnage.

Puis il a un mouvement de recul.

En lisant ce qui lui arrive,
c’est un choc.

Est-ce vraiment ce qui va se passer ?
« Vais-je subir le même sort ? »
se demande-t-il.

Le protagoniste se sent mal.
Il regarde autour de lui et observe les gens qui se baladent dans les rayons, se demandant si l’un d’eux a déposé ce roman consciemment.

Est-il observé en ce moment-même ?
Est-ce une blague ?
Une caméra cachée peut-être ?

Le malaise grandissant,
il se dit que le mieux
serait de continuer
sa lecture chez lui,
tranquillement.

Étant donné que ce livre
n’a pas de code-barre,
celui-ci n’est pas référencé dans
le catalogue de la librairie.

Ce n’est donc pas du vol
s’il le glisse dans son sac
sans le présenter en caisse.

Même si le libraire
ou la sécurité l’intercepte,
il ne peut pas être accusé.

Il a le droit d’avoir cet objet sur lui.

Comme le stipule
l’indication au dos :

“Ce Livre vient de nulle part
et n’appartient à personne.
Prenez-le librement,
sans même en parler au libraire,
et lisez-le.”

C’est donc ce qu’il fait.

Il met le livre dans son sac
et ne le déclare pas à la caisse.

Il se rappelle que
ce n’est pas du vol,
mais il a quand même l’impression de le dérober.
Une sensation excitante,
qui ne comporte aucun risque.

Finalement,
il trouve ça amusant.

Une fois chez lui,
l’individu piqué par la curiosité
ouvre à nouveau le tome,
pour reprendre sa lecture
là où il s’était arrêté.

Seulement,
il est tellement absorbé
qu’il ne voit pas le temps passé.

Le lecteur compulsif repousse ses obligations quotidiennes,
à tel point qu’il ne va pas travailler le lendemain.

Il coupe le téléphone
et ne donne de nouvelles à personne.

La cible du livre reste chez elle,
à dévorer les pages
les unes après les autres.

La nuit tombe à nouveau,
lorsque la personne, en sueur,
referme le bouquin avec fermeté.

Elle ne l’a pas terminé,
mais elle pense à voix haute :

“L’Auteur a tellement raison.”

Pris d’une illumination,
elle se lève brusquement
et se dirige d’un pas déterminé
dans sa salle de bain.

Elle pose le livre
sur le rebord du lavabo
et ouvre le placard.

Là, elle attrape
plusieurs boîtes de médicaments
et verse leur contenu
dans sa main.

D’un geste sec,
elle lève le coude
et gobe toutes les pilules.

Puis elle se penche au robinet
pour boire une gorgée d’eau.

Les comprimés doivent descendre correctement dans l’œsophage.

C’est certain,
elle ne compte pas se louper.

Deux minutes plus tard,
la victime tombe inconsciente.

Son crâne s’éclate
contre la faïence de la baignoire.

Du sang coule abondamment au sol.

Ses yeux sont révulsés,
lorsqu’elle pousse son ultime soupir.

“L’Auteur a raison…” ;
cela aura été sa dernière pensée.

Finalement,
le livre l’a tué.


L’introduction que vous venez de lire,
ne correspond qu’aux cinq premières pages du roman.

On suit un commissaire, ancien militaire dont sa fille est décédée à cause du livre, accompagné d’une jeune et jolie journaliste plutôt ambitieuse, qui a trouvé le livre dans une librairie. 

Ensemble, ils enquêtent sur ce phénomène étrange :
les lecteurs du livre mettent fin à leur vie.
Comment est-ce possible ? 

Le flic enquête sans jamais lire la moindre ligne de ce bouquin maudit. La journaliste, quant à elle, s’engage dans une lecture qui peut s’avérer dangereuse. Mais elle comprend aussi que le livre offre un pouvoir exceptionnel, qu’elle ne peut s’empêcher d’utiliser.

Journaux, médias sociaux, police, armées, gouvernements…
Tous cherchent à retrouver la véritable identité de l’Auteur, car désormais, cet écrivain est vu comme
le plus grand serial killer de l’Histoire.

On est pris dans une intrigue riche en rebondissements, en émotions fortes, avec des personnages attachants, plein de bonnes volontés, mais accablés par la venue du livre mystère… de ses terribles conséquences à l’échelle d’un pays entier. 

En lisant ce récit, vous plongez dans l’avenir du livre mystère, de ce qui pourrait se produire si la diffusion du livre s’étend dans la population, avec tous les enjeux culturels, politique et économiques que le livre mystère soulève.